Cette œuvre de Bach est notée sous la forme d'une énigme dont la résolution aboutit à un canon infini. Généralement jouée sur une octave, l'œuvre a ici été réalisée de manière à pouvoir littéralement "manipuler", "prendre avec la main", les éléments qui construisent le canon.

Une sculpture en bois figure l'espace des tonalités. Chaque "joueur" contrôle la transposition de l'une des trois voix. Une version "neutre" a été préenregistrée à l'Atelier des Feuillantines par Anna-Maria Barbara, professeure de violon. Chaque voix est jouée en boucle. Avant de réattaquer une voix, l'ordinateur observe la position du module de capteur lui correspondant. En fonction de sa position dans l'espace des hauteurs figuré par la sculpture, il transpose à la volée la séquence enregistrée.

Durant la performance, partition calculée en temps réel est projetée sur la voûte de la chapelle du lycée Henri IV, ou l'installation a été créée lors de l'audition des élèves de l'Atelier des Feuillantines, le 25 juin 2010.Cette manière de jouer préfigure une manière active d'écouter de la musique, qui reste respectueuse de l'œuvre car elle en utilise les ressorts en permettant à l'auditeur d'effectuer lui-même certaines opérations de composition, voire de produire des variantes.