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Il est de ces vrais artistes qui gagnent leur pain en faisant de la brioche. Imaginez Proust travaillant à même sa madeleine, la pétrissant, la coloriant, pour lui donner les traits d'Albertine ou de Madame Verdurin…
Boris crée un monde de beurre, d'œufs, de farine qui s'organise en îles flottantes sur lesquelles se jouent toujours un rien, un drame, une miette minuscule de destin.
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On mord sans arrière-pensée dans les figurines en pain d'épices ou dans les petits-pains-bonshommes du boulanger qui, tous semblables, ont depuis longtemps renoncé à nous regarder de leurs yeux de raisins secs.
Chacun des personnages de Boriss Tissot, en revanche, porte la trace d'une joie ou d'un malheur particulier qui pourraient être les vôtres. Vêtus comme vous, inquiets comme vous, appartenant sans ambiguïté à la famille des hommes et à la famille des œuvres d'art, ils sont pourtant mangeables.
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