Bach variation Goldberg n°18 : canon à la sixte

..."jouée" par quatre élèves de l'Atelier des Feuillantines. Cette performance a été conçue comme un élément du programme de la classe de piano de Fabrice Guédy consacrée aux variations Goldberg durant un an. Les élèves viennent de jouer les variations dans la chapelle du lycée Henri IV, et procèdent à une nouvelle interprétation dans le cloître. Chaque groupe de deux élèves face à face contrôle une voix (alto et soprano) du canon, grâce à des capteurs situés dans les ballons. Chaque levée correspond à l'arsis, chaque détente correspond au thesis des fragments musicaux. Les voix ont été enregistrées séparément puis découpées. Cette performance est réalisée dans le cadre du projet ANR Interlude coordonné par l'équipe IMTR de l'Ircam, et dont l'Atelier des Feuillantines est l'un des partenaires. Collaboration : Frédéric Bevilacqua, Norbert Schnell, Nicolas Rasamimanana.

 

Problématique : difficulté d’expliquer la notion de voix (dans le contexte du contrepoint), ainsi que de forme musicale s’appuyant sur cette segmentation

Objets : Table, pièces de jeu, augmentées par les modules interlude

Visualisation : 1. Sans visualisation : retour sonore uniquement. 2. Etat d’avancement dans la partition, énergie du mouvement mesuré

Reconnaissance de gestes : Qualité du geste levé et du geste posé. Traitements sonores : Etirement/raccourci temporel

Justification musicale – considérations musicologiques :

Ce canon a la particularité d’être écrit « alla breve », (mesure à 2/2) avec deux particularités liées : sur presque toute la pièce les phrases sont courtes, et l’antécédent « attend » le conséquent, c’est à dire tient une note ou a un silence lorsque le conséquent joue. Cela abouti à une situation ou les deux voix semblent soutenir une conversation par traits rapides, et ou l’imitation est très audibles, contrairement aux autres canons des variations, dont l’audition est plus délicate car pendant l’audition du conséquent, l’antécédent continue à émettre du matériau qu’il faudra « stocker » en mémoire pour le comparer ultérieurement. Dans ce dernier cas, le canon a pour effet de donner plutôt une sonorité d’écho.

Le jeu :

Il s’agit d’un jeu à deux ou chaque coup doit être joué avec un type de phrasé, d’énergie, comparable dans le conséquent. Chaque joueur contrôle une voix du canon. Ce scénario est dérivé de la création faite à l’audition de Juin de l’Atelier des Feuillantines, ou à tour de rôle, les gestes d’instrumentistes improvisant étaient imités par d’autres musiciens. Le geste de ces derniers opéraient des traitements sur les séquences enregistrées des premiers.

Recherche soutenue par l'Agence Nationale de la Recherche, projet "Interlude"

L'application :

 

A l'aide des "Mo", dispositifs développés dans le cadre du projet "Interlude" soutenu par l'Agence Nationale de la Recherche, les élèves ont créé diverse formes musicales - basées sur :

1) des "empilements" d'imparités différentes

2) des superpositions pair / impair (comme dans le cours ci-dessus)

...joué par un élève de l'Atelier des Feuillantines, Thomas, au milieu du cloître du lycée Henri IV

... "joué" aux échecs. Les trois voix du canon ont été enregistrées séparément, puis découpées en phrases. Chaque joueur contrôle la dilatation ou la compression temporelle des phrases de sa voix à l'aide de son geste, analysé au moyens de capteurs afin de faire correspondre la levée et le posé de la pièce avec l'arsis et le thesis de la musique. Expérimentation des élèves réalisée dans le cadre du projet ANR Interlude, avec la collaboration de l'équipe Interaction Musicale Temps Réel de l'Ircam, notamment Norbert Schnell que je remercie particulièrement.

Ci-contre : document de travail du projet : chaque voix du canon a été analysée en terme d'arsis et de thesis. Cette analyse est représentée sur la partition sous la forme d'autres voix. C'est la dynamique de ces voix qui "encorent" les levées et les détentes.----------->