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Le prélude en mi mineur Op.28 n°4 de Chopin s'articule autour d'un geste, d'une écriture procédant de la gravité et de l'adhérence. Chaque main semble figurer deux écritures de la chute : si la droite semble ânonner un mouvement descendant très lentement, de façon hésitante, la gauche répète des accords dont certaines notes sont entraînées par leur poids vers le grave, alors que d'autres restent accrochées. La tension créée par les notes qui tirent vers le bas et celles qui restent accrochées finit par entraîner progressivement tout l'ensemble vers le grave.
La figuration de ce mouvement, ainsi que son interprétation, a été rendue par le biais d'une image projetée sur écran situé derrière l'élève. Cette image est celle d'un brouillon de Chopin sur lequel on aperçoit l'ébauche du prélude, sur deux lignes. Au départ, l'écran est noir, mais au fur et à mesure que l'élève joue, un micro placé sur la table d'harmonie permet de contrôler le mouvement d'une eau qui semble recouvrir le manuscrit.
En fonction de l'exécution du prélude, l'eau va s'agiter plus ou moins découvrant le manuscrit gisant au fond.
Il s'agit d'une forme poétique de restitution permettant d'observer un phénomène compositionnel pendant qu'on l'entend, et d'y reconnaître également des mouvements physiques provenant de l'interprétation et du geste instrumental.
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